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Journée
inter@cadémique FADBEN Créteil
- Paris
- Versailles
"Internet : d'une utilisation spontanée
à une pratique raisonnée"
Résumé
de l’intervention de Monsieur Lefeuvre IA-IPR EVS de l’Académie
de Paris
Introduction
de Martine Ernoult présidente
Compte-rendu
de l’intervention d'Annaïg Mahé
Mouvement
associatif Fadben animé par Lucie Bitoun
Compte-rendu
de la présentation de Claude Baltz sur la cyberculture
La rumeur selon Pascal Froissard
Intervention de Michèle
Archambault
Intervention d’Isabelle Fructus
Annexes (questionnaire, bulletin,...)
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Monsieur MONGENIE, Proviseur du lycée
Voltaire, nous a accueillis dans son établissement |
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Plus d'une centaine de participants de plusieurs académies,
accueillis par un petit ... |
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Résumé
de l’intervention de Monsieur LEFEUVRE IA-IPR EVS de l’Académie de
Paris :
La réflexion
sur l’utilisation d’Internet s’appuie sur plusieurs leviers. C’est
une démarche qui concerne également les adultes et les professionnels.
Par ailleurs ce n’est qu’avec l’appui de l’ensemble de la communauté
éducative que peut se construire cette nouvelle pratique .Cela passe
par des choix.
Pour y parvenir, il faut d’abord renforcer les interactions avec les cadres,
les références qui existent déjà. On peut distinguer 4 points :
1° le cadre juridique : Internet, espace
public, doit faire respecter le droit à l’image, le droit d’auteur,
etc. Des chartes ont été élaborées, c’est à la communauté scolaire
de les faire vivre.
2° la pédagogie : il faut développer
des méthodes pour faire réfléchir les
élèves au statut de la vérité, Internet étant le lieu par excellence où se cultive la rumeur,
la négation de la vérité.
3° ce qui va créer du lien, faire culture
: il faut construire au quotidien, par exemple autour de sorties
avec les élèves, des références culturelles communes. C’est à l’opposé
de l’usage spontané d’Internet, qui fonctionne sur le mode de la
consommation.
4° les valeurs communes qu’il
s’agit de redéfinir. En 1989 la
loi d’orientation insistait sur le libre arbitre
de l’élève, qui devait être éduqué en dehors de pressions sectaires.
Comment faire vivre cela aujourd’hui ?
Les interrogations auxquelles nous sommes confrontés
peuvent rappeler celles posées autrefois par l’accès à la lecture
libre et le développement des bibliothèques. Aujourd’hui le « contrat
de lecture » n’existe plus, car il n’y a plus de délai
de construction du savoir, les informations étant non triées, non
validées.
M. LEFEUVRE propose d’alterner – dans la classe
et dans l’établissement – des séquences de pédagogie « pauvre »
et des moments de construction de l’information, d’acquisitions
de compétences.
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De gauche à droite : Madame Rabany IA-IPR
de l'académie de Versailles, Monsieur Lefeuvre et Monsieur
Mongénie (proviseur) |
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Introduction
de Martine Ernoult :
Ces dernières années, la société a été transformée par l’arrivée
du numérique et les développements des technologies de l’information
et de la communication. L’Internet
a redynamisé « l’informatique pour tous ».
Depuis plus de dix ans un réseau mondial ouvert, nous livre une
masse grandissante d’informations. Nous avons emprunté les autoroutes
de l’information qui doivent nous conduire de la société de
l’information à celle de la connaissance. La terre reliée
par un vaste réseau d’ordinateurs communiquant entre eux et les
programmes poussant les usages fleurissent.
Au niveau mondial : l’organisation des Nations Unies
a décidé de faire du 17 mai la Journée mondiale de la société
de l’information ;
Au niveau européen : Réussir
l'intégration des TIC dans les systèmes d'éducation et
de formation passe par l’apprentissage de compétences informationnelles
« digital literacy ».
Au niveau français : Après avoir tardé à entrer dans
la société de l’information, les Français détiennent aujourd’hui
le record d’Europe du nombre d’heures passées par semaine sur
Internet, avec 12 heures et 30 minutes. Un foyer sur deux est
équipé, 10 millions d’abonnés au haut débit.
Mais la vraie surprise de ces dernières années réside sans
doute dans le phénomène "blogs".
Ainsi 2,5 millions de blogs actifs ont été recensés en mars 2006, sous la pression
de l’extérieur l’Ecole a réagi dans l’urgence avec B2i.
Lorsque nous avons évoqué il y a un an cette journée professionnelle
interacadémique nous souhaitions tenter de répondre à plusieurs
questions :
- quels sont les nouveaux usages et nouvelles pratiques des réseaux
et de l’Internet chez les jeunes.
- Comment les collégiens et lycéens comprennent-ils Internet ?
Comment s’informent-ils et apprennent-ils avec lui ? Comment
construisent-ils leurs représentation du potentiel et des risques
de ce média ?
- Comment les élèves font-ils le lien entre des pratiques personnelles
et les pratiques scolaires
- Quels sont les impacts des nouvelles pratiques de l’Internet
et des TIC sur les pratiques pédagogiques ?
Quelles transformations induisent-elles ? L’hypertexte,
le virtuel, les réseaux conduisent-ils à d’autres
compétences, d’autres savoirs, d’autres pratiques ?
Y a-t-il de nouveaux savoirs requis pour les enseignants et les
formateurs ? Les savoirs des pratiques sont-ils distincts
des savoirs nécessaires à l’usage d’autres technologies ?
Le questionnement nous a conduit au thème : "Internet : d'une
utilisation spontanée à une pratique raisonnée"
illustre l’importance que nous accordions à des « savoirs
faire réfléchis » et à la nécessité d'une éducation à
l'information, aux réseaux et aux médias .La question d’un curriculum
en éducation à l’information pour mettre en place les apprentissages
nécessaires à la maîtrise de l’information reste plus que jamais
d’actualité à tous les niveaux de la maternelle à l'université,
dans les CDI, les bibliothèques scolaires du monde entier.
Cette nécessaire formation va de pair
avec l’évolution de notre métier. Si hier, le métier bibliothécaire-documentaliste
consistait à enseigner aux élèves la typologie de quelques outils
comme dictionnaire, encyclopédie imprimée, l’existence de sommaire
et d’index, le professeur-documentaliste d’aujourd’hui
se doit de maîtriser pleinement toutes les ressources numériques.
L’univers du documentaliste jadis circonscrit à un cercle de connaissances
bien délimité, d’ouvrages bien identifiés est aujourd’hui complété
par l’Internet. Internet une énorme richesse d’informations mais
le plus souvent disponible dans un univers en « vrac »
qui met à porter de main une multitude d’informations avec son
cortège de superficialité, de savoir émietté sans possibilité
de relier les morceaux les uns avec les autres, sans mise en relation.
L’intégration de l’Internet et des TIC en général dans l’éducation suppose que les élèves aient
« une réflexion anticipatrice et rétroactive »
sur et pour toutes ces activités dans un environnement de travail
numérique. Dans l’utilisation raisonnée ce qui est en jeu est
une mutation de l’acte d’apprendre davantage orienté vers l’activité
des élèves et leur réflexion critique.
Face aux enjeux de la société de la connaissance, les professeurs
documentalistes et les bibliothécaires ici présents sommes convaincus
du rôle que nous jouerons pour le droit à l’égalité d’accès aux
sources d’information sans discrimination ; mais au-delà,
de notre rôle essentiel dans l'éducation à
l'information. Si cette éducation à l'information
nous paraît aujourd'hui essentielle, c'est qu'elle permet
à l'élève de se construire progressivement un cadre de questionnement
et une mise à distance éclairante des usages et des pratiques
afin de réduire la « fracture de la connaissance ».
Et de créer une dynamique de pratiques interdisciplinaires,
de la nécessité d’une nécessaire mise en relation des disciplines,
pour permettre à l’élève de résoudre un problème d’information.
Les TIC promettent beaucoup elles sont le symbole via
l’Internet d’une démocratisation de l’accès au savoir, Mais nous
restons vigilants car l’inégalité d’accès au savoir qu’entraîne
leur coût nous oblige à rappeler que la « fracture numérique »
dans la société de l’information s’appelle aujourd’hui dans la
société du savoir « fracture de la connaissance ».
La journée commencera par la conférence avec d'Annaïg
Mahé qui réfléchira sur l' évaluation de l’information
et des nouveaux outils, à la rencontre de la cyberculture,
nouvelle galaxie, ayant détrôné Gutemberg,
avec Claude Baltz,
pour finir avec Pascal Froissart sur la circulation
de la rumeur amplifiée et démultipliée par la toile internet,. Pour nous ramener au quotidien, notre collègue Michèle
Archambault nous parlera des jeunes et du besoin d’information.
Et Isabelle Fructus, présidente de la Fadben
conclura cette journée.
collectif FADBEN interacadémique
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Martine Ernoult : présidente de la Fadben
Paris |
Myriam Waze : présidente de la Fadben Versailles |
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Compte-rendu
de l’intervention d'Annaïg MAHE :
Annaïg Mahé, maître de conférence à l’URFIST
de Paris, commence son intervention en rappelant que nous sommes
entrés dans un nouveau paysage informationnel et dans de nouveaux
rapports au savoir. Cette ère de l’information se caractérise
par une explosion, une inflation informationnelle (au niveau des
contenus, des services et des outils) et le développement de la
« société de l’information », qui se traduit
dans une massification des usages et des apprentissages. Il nous
faut avoir un nouveau cadre de référence pour valider et utiliser
l’information, passer d’une médiation ponctuelle à une médiation
plus large.
Avec ce développement de l’ère de l’information
et des nouveaux outils qui vont avec, nous devons faire face à
plusieurs difficultés : l’innovation est de plus en
plus rapide, les outils donnent l’illusion d’une plus grande proximité
intuitive, les compétences informationnelles ne sont pas reconnues,
la lecture-zapping se développe, la nécessité d’une éthique informationnelle
n’est pas reconnue et le « copier-coller » se généralise
en même temps que se perd le réflexe de citer ses sources.
Dès lors, on peut se demander ce qu’est une
information fiable, comment définir des critères d’autorité
de l’information. Pour définir des indicateurs de confiance,
Annaïg Mahé s’inspire du schéma de Geoffrey Bilder, qui détermine
la relation entre l’information et la confiance publique. Et distingue
plusieurs strates de confiance (local et global d’une part, et
horizontal et vertical d’autre part). La confiance scientifique
serait plutôt globale (c’est à dire institutionnelle) et verticale
(hiérarchisée), alors que la confiance en Internet serait plutôt
horizontale et locale. Annaïg Mahé définit alors plusieurs critères
de fiabilité de l’information : l’information doit être accessible,
précise et exacte, utile, actualisée, originale, structurée, identifiée,
crédible et fiable, et contextualisée. Mme Mahé renvoie par ailleurs
aux nombreux travaux d’Alexandre Serres sur l’évaluation de l’information.
Quel peut être alors le rôle de l’Ecole ?
Permettre de donner des repères et de construire les connaissances
pour que l’élève s’approprie ces nouveaux outils. Il s’agit de
donner aux élèves les moyens de les maîtriser : expliquer
leur fonctionnement et leurs risques, développer un
nécessaire recul critique,
permettre d’optimiser leur utilisation…Le savoir numérique
introduit une nécessaire formation au questionnement et à la
vigilance (connaître les notions, les enjeux …).
D’autant que le savoir numérique a lui aussi
ses indicateurs. Sur un forum par exemple, il est possible
de connaître la réputation d’un individu, son degré d’activité,
le contenu de son activité, la densité et la qualité du réseau.
Wikipédia est la forme-type de ce savoir numérique : un savoir
du temps présent et « en temps réel », collectif et
hétérogène, hypertextuel. Wikipédia
a plusieurs atouts : l’information y est dynamique et interactive,
les sources sont variées et diverses, les « auteurs »
d’articles acquièrent une réputation, un indice de confiance,
un véritable espace collaboratif, pas seulement virtuel, entre
« wikipédistes » existe. Faut-il avoir peur de
Wikipédia ? Wikipédia a su se doter de d’indicateurs et d’outils
de régulation. On peut en savoir plus sur ces indicateurs en se
rendant à la page d’accueil du site (http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil).
On y définit par exemple ce qu’est un article « de qualité »
ou encore un article « en feu », c’est à dire un article
qui fait polémique.
Diapositives
de la conférence d'Annaïg Mahé avec son aimable
autorisation
Reflexion
sue wikipedia et les conditions d'évaluation et de validation
de l'information
Beyond
usage: understanding the use of electronic journals on the basis
of information activity analysis
Les
usages des revues électroniques par des chercheurs français
Les
archives ouvertes en pratique
Libre
accès à l'information scientifique : contexte et enjeux
Revues
en ligne en sciences humaines et sociales
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Annaïg
Mahé :
Maître de conférences, veille et recherche à
l'Urfist de Paris depuis janvier 2005
URFIST
de Paris
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Mouvement
associatif Fadben animé par Lucie Bitoun :
Merci encore de votre présence ici.
La Fadben est convaincue de l'importance de l'existence des enseignants-documentalistes
au sein des collèges et des lycées. Elle se bat pour persuader les
autres partenaires de l'enjeu de ce métier.
Enjeu pédagogique : positionné différemment du professeur
de discipline par rapport aux élèves dans la transmission du savoir,
le documentaliste y apporte souvent des points de vue transdisciplinaires
Enjeu culturel : passeur, médiateur culturel comme les autres
enseignants, mais ayant la responsabilité d'un lieu fréquenté par
tout un établissement scolaire le documentaliste, en partenariat
avec ses collègues de discipline, y crée un environnement riche
de propositions culturelles au travers desquelles l'élève peut de
se créer son propre parcours.
Mais aussi enjeu stratégique de cette profession dans sa
réflexion sur les conséquences pédagogiques de l'arrivée massive
des technologies numériques. C'est pour en parler que nous sommes
là.
Simplement sur ce triple enjeu, la nécessité et la richesse du
métier nous mobilisent pour le défendre. Le défendre en le définissant
de mieux en mieux au travers des différentes approches de ces professionnels
(le métier est jeune, il a une petite vingtaine d'années en tant
que tel), le défendre en persuadant de sa nécessité la communauté
scolaire au travers de positionnements, certes négociés, mais toujours
affirmés, le défendre, enfin, vis à vis de l'institution qui trouve
souvent dans le personnel du CDI une variable d'ajustement de "
ressources humaines " alors que nous exigeons toujours du personnel
certifié et formé tout au long de sa carrière aux différentes avancées
pédagogiques et technologiques. Nous devons être force de propositionspour
définir ce que sera notre métier dans 5 ans, dix ans. Pour mener
ce combat délicat, quotidien, complexe, nous avons besoin de forces
plus nombreuses et nous vous invitons à retrouver les responsables
des bureaux académiques.
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Lucie
Bitoun
présidente
de la Fadben
Créteil
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Claude
BALTZ :
Titre de l'intervention : " Cyberculture : utilité citoyenne ou
fantasme techno-social ? "
Claude Baltz intervient sur « la cyberculture », qui est une possible
réponse à la nécessité d’une nouvelle attitude théorique par rapport
à la société d’information. Cet édifice théorique (qui n’est pas
déroulé dans l’intervention de ce jour) peut servir de support à
l’évolution du métier de documentaliste, lui donner une reconnaissance.
Notre métier est un métier d’enseignant mais les savoirs à transmettre
sont de plus en plus difficiles à construire au travers de l’explosion
de l’utilisation des technologies d’information. La cyberculture
est un début de réponse à la nécessité d’une nouvelle attitude théorique
par rapport à la société d’information. Pierre Lévy, qui le premier
[1] a parlé de cyberculture, a défini le mot en terme d’utilisation
spontanée des technologies d’information, et d’enseignement d’internet
pour un développement citoyen.
Claude Baltz pousse la réflexion par une question « qu’est-ce
que ces utilisations génèrent vraiment quant au rapport au monde
? »
Se demander où l’on va, si on a les moyens d’avoir prise sur cette
évolution, créer donc des instruments théoriques pour penser la
complexité de la société d’information, c’est la base de cette nouvelle
culture à construire. Les disciplines traditionnelles (sociologie,
économie) apportent leur contribution certes mais elles ne donnent
pas une vision d’ensemble de « notre être au monde » dans une société
conditionnée par les technologies d’information.
Ce questionnement est la base du cours donné par M Baltz à Paris
VIII depuis 1975 sous le titre « Sciences de l’information et de
la communication » Ce cours essaie d’établir des instruments théoriques
appropriés pour penser la complexité et la cohérence (ou dé-cohérence)
d’ensemble de la société d’information. Il est une réflexion sur
la construction d’une nouvelle culture qui allie connaissances et
"savoir sentir », « être présent au monde », « attention aux autres
» (usager, utilisateur) Cette culture a encore une légitimité épistémologique
peu assise qui induit un manque de reconnaissance dans le monde
universitaire. Ce manque de reconnaissance rejaillit-il sur le difficile
combat des documentalistes dans leurs établissements scolaires pour
valoriser leur métier, en montrer l’importance des savoirs à transmettre.
?
Au travers des questions de la salle, Claude Baltz a pu affiner
son exposé :
- A la question de savoir si, ailleurs dans le monde, la réflexion
était plus poussée dans ce domaine, Cl. Baltz évoque le monde anglo-saxon,
plus en avance certes mais avec une approche pragmatique pour le
monde de l’entreprise seulement.
- Comment investir vos travaux dans notre discipline pour en faire
le cœur de notre métier ? Cl. Baltz conseille un nouveau regard
sur l’information, une approche théorique de la cyberculture. (cf.
cours à Paris VIII) Mais, d’après lui, nous avons une place centrale
pour apporter un recul vis à vis la « sidération collective face
aux TICE », pour qu’il n’y ait pas de confusion entre l’utilisation
de celles-ci et la réflexion sur l’information-communication . Position
appuyée par D. Warzager, qui voit s’installer la formation aux B2i
en IUFM sans réflexion approfondie sur l’utilisation pédagogique,
sur la transmission de ces nouvelles connaissances.
Conclusion : Le métier de documentaliste doit pouvoir avoir
aussi cette spécificité d’un nouveau regard sur l’information, puisque
nous avons une place centrale (dans de nombreux sens du terme) pour
aborder cette réflexion.
Elaborer un corpus des savoirs à transmettre pour faire comprendre
cette « cyberculture » est un autre défi. [1]
Pierre Lévy. Cyberculture. Rapport au conseil de l’Europe,
éditions La découverte. Novembre 1997
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Claude
Baltz :
Professeur des universités - sciences de l'information et
de la communication, spécialité documentation
Université
Paris VIII
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Pascal
FROISSART : |
La rumeur comme une herbe folle, tout va plus vite, on reçoit
de plus en plus de courriels, de spams,...venant de tous
les pays du monde en particulier la Russie, le Nigéria,...
Internet favorise les rumeurs (sur les actions en bourse, pour des
bonnes actions, pour des pétitions, pour des mises en garde
contre des vrais-faux virus informatiques,...). La rumeur
se retrouve aussi sur des sites alternatifs, les blogs, les
sites personnels,... Pascal Froissart donne l'exemple de
listes de francs-maçons au Canada qui circulent sans que
l'information soit vérifiée.
Mais Internet ne favorise pas la rumeur car l'information est omniprésente,
les outils de recherche sont efficaces et permettent parfois
de contrôler les sources d'informations. De plus, nous avons
de très bons sites contre les rumeurs (comme www.hoaxbuster.com)
qui permettent de traquer les rumeurs et la désinformation
(pour la version anglophone vous pouvez aller sur hoaxbusters.ciac.org
ou www.vmyths.com
il existe de nombreux sites dans le monde contre les rumeurs www.hoaxkiller.fr).
En effet, le réseau Internet étant très structuré.
Pascal Froissart remarque qu'il ne suffit pas de faire courir une
rumeur sur un site personnel, elle ne sera pas reprise par les médias
et n'aura donc que très peu d'influence. Pour lui Internet
est extrêmement organisé et note que les 10 sites les
plus consultés au monde appartiennent à des entreprises
dont la plupart sont cotées en bourse. Parmi ces entreprises,
on trouve : Yahoo!,
MSN, Google,
MySpace, YouTube,...
Ces grandes entreprises n'ont pas intérêt à
faire circuler les rumeurs. Pour Pascal Froissart, Internet laisse
très peu de place à la rumeur. Il renvoit dos à
dos les " pro et les anti " rumeur et considère
qu'il faut prendre en compte d'autres éléments. Exemple
à l'appui, il montre comment une rumeur peut se propager.
Le premier exemple concerne la vidéo d'un jeune adolescent
qui s'est pris pour un acteur du film Star Wars. Vous pourrez
retrouver cette séquence sur Internet en tapant dans votre
moteur préféré les mots suivants : Star
Wars Kid, quelques sites qui diffusent cette vidéo :
www.koreus.com,
www.jedimaster.net
... La circulation de ce genre de vidéo est facilitée
par l'échange de fichiers ou P2P. Il suffit que les
médias traditionnels s'emparent de ce sujet pour que nous
assistions à un emballement médiatique. Pour Pascal
Froissart les caractéristiques de la rumeur sont : des objets
de plus en plus anonymes diffusés en masse par le
réseau Internet. La création est prolifique mais soumise
aux contraintes de la technique (film court, trucages simples,...)
avec de nombreuses références cinématographiques.
La propagation de ce genre de rumeur relève aussi de mouvement
communautaire et est souvent réservée aux seuls
initiés.
Le deuxième exemple pris par Pascal Froissart concerne le
fameux "coup de boule" de notre ex numéro10 national
Zinédine Zidane. Les nombreuses vidéos qui circulent
sur Internet sont tirées de la retransmission de la finale
de la coupe du monde de football 2006. Vous pouvez rechercher cette
vidéo sur Google à l'adresse suivante : video.google.fr.
Pascal froissart remarque que les caractéristiques de la
rumeur sont : l'anonymat relatif, peu d'invention, un niveau technique
faible et tous les genres sont abordés (humour, dénonciation,
parodie,...). La rumeur sur Internet n'est pas un objet spécifique,
la popularité ne tient pas au niveau technique qui
est plutôt faible. Deux facteurs clés de la diffusion
de la rumeur sont : la couverture par les médias traditionnels
de masse (télévision, presse écrite,...) et
des pratiques traditionnelles de parodie, de dénonciation
de l'objet narratif. Pour Pascal Froisssart, il faut se méfier
du techno-déterminisme et apprécier des situations
complexes. Internet permet une plus grande diffusion mais aussi
un plus grand contrôle. Il faut se souvenir que la
rumeur est un concept "caméléon" qui met
en avant des pseudo-événements.
L'idée de "rumeur sur Internet" fait saliver spécialistes et néophytes.
On voit s'insinuer cette hydre de la parole dans tous les réseaux,
courrier électronique, sites Web et tchat. De nombreux exemples
sont régulièrement mis au jour par les observateurs, souvent "à
charge", et on parle de l'Internet comme du nouveau terreau de la
rumeur. Devant un tel constat, il faut se garder des généralités.
En tout premier lieu, il convient de rappeler qu'on ne sait guère
définir la rumeur : sous un tel vocable se cache un ensemble de
signifiants proches de la désinformation, la propagande,
la manipulation, le mensonge, l'allégation... voire de la
blague, la légende contemporaine, ou la recette de cuisine.
Ensuite l'extrême technicité des réseaux ne suffit pas à cacher
la profonde inscription sociale des pratiques. Ainsi la fréquentation
des sites Web misant sur les rumeurs ne recueille-t-elle qu'une
infime audience comparée aux sites d'information institutionnels.
Ainsi également les courriels alarmistes ne circulent-ils que triés
par les différents relais qui reconfigurent leur liste de diffusion
au gré de la thématique des messages envoyés. Ainsi enfin les messages
ainsi relayés sont-ils souvent structurés par une tradition narrative
prévisible, qu'il est difficile de qualifier mais qu'on peut catégoriser.
Pour conclure, il faudra s'interroger sur le mouvement paradoxal
que suit la rumeur sur Internet : à la fois un moyen de diffusion
de premier plan, et à la fois un moyen de contrôle grâce aux moteurs
de recherches et aux sites spécialisés sur la rumeur.
Sites cités pendant la conférence : Acrimed
et Rezo.net comme
des sites alternatifs
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Pascal
Froissart
Maître
de conférences en sciences de l'information et de la communication,
à l' Université Paris VIII |
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Intervention
de Michèle Archambault, professeure-documentaliste :
A propos
de la formation des élèves à l’information, Michèle
Archambault constate que
si le CDI est souvent cité dans les programmes de différentes disciplines
, c’est uniquement comme lieu de référence, sans que soient précisées
les notions à enseigner, et encore moins une progression.
Le plus
souvent il est question d’apprentissage ou de maîtrise de techniques,
alors qu’il s’agit avant tout d’une démarche intellectuelle :
il faut apprendre aux élèves à s’interroger sur l’adresse d’un site,
à lire à plusieurs niveaux,à confronter les points de vue, pour leur permettre
de s’orienter, de ne pas se laisser manipuler.
C’est un
enjeu pour les jeunes, non seulement parce qu’il y a des programmes illicites, mais aussi parce qu’un certain usage d’Internet peut annihiler
l’esprit critique. L’accès aux nouvelles technologies
s’est certes démocratisé, mais cette évolution s’est faite sans
accompagnement.
Forte
de ce constat, Michèle Archambault souligne l’urgence d’une véritable
formation des élèves à l’information, qui ne fasse pas l’impasse
sur la démarche intellectuelle. Cette formation pourrait être assurée
par des professeurs de disciplines, en collaboration avec
les professeurs documentalistes. Il faut élaborer une progression,
avec des référentiels.
Par ailleurs elle appelle ses collègues à bousculer un peu leurs
pratiques, au lieu de les calquer sur celles des enseignants des
disciplines : il faudrait demander aux élèves de partir des
questions qu’ils se posent, sans vouloir leur imposer une vérité.
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Michèle Archambault
Professeure-documentaliste, présidente de la FADBEN
Alsace
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Intervention
d’Isabelle Fructus, présidente de la Fadben nationale :
Les échanges avec l’assistance ont montré que deux sortes de questions préoccupaient actuellement les professeurs
documentalistes : d’une part l’avenir de la profession et d’autre part l’évolution du métier.
Isabelle
Fructus commence par dénoncer la nomination de professeurs en réadaptation
sur des postes de documentation (1l y en a eu 50 dans l’Académie
de Lille) : elle nuit à l’image de la profession, qui se brouille. S’ajoute
à cela ce qui s’est passé avec
la DHG dans l’Académie de
Paris.
Comment
agir face à ces problèmes ? D’abord
en se regroupant, dans la Fadben, mais aussi au-delà de la profession, avec les
syndicats, de façon très large. Il faut s’ouvrir également sur le monde universitaire, et aussi sur l’international :
il faudrait rencontrer les personnes qui dans les autres pays effectuent le même travail.
Isabelle
Fructus invite par ailleurs les professeurs documentalistes à être
propositionnels. Un « référentiel – métier « permettrait
de ne pas nommer des gens en documentation sans leur assurer
une formation. Par ailleurs il existe déjà un corpus de 70 notions
à faire acquérir aux élèves, à partir duquel on peut construire
des séquences pédagogiques. Les professeurs documentalistes peuvent
aussi en discuter avec leurs collègues des disciplines.
Faire des
projets est important aussi pour
être à égalité avec les autres enseignants.
Il est
urgent que l’institution donne des textes ; non dans un souci corporatiste,
mais parce que les élèves ont besoin de ces référentiels.
Il faut aussi améliorer la formation continue, qui
n’est pas suffisante.
Il est
regrettable que trop peu d’ enseignants de disciplines aient conscience
de la nécessité de cette formation à l’information. Même dans les
IUFM seule une minorité reçoit une formation dans ce domaine.
L’objectif
premier est de travailler pour les élèves.
Travailler
avec les enseignants
ne veut pas dire travailler
pour eux.
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Isabelle Fructus
Présidente de la Fadben
nationale
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Questionnaire
évaluation à télécharger |
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Bulletin
d'adhésion à la Fadben |
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Evaluation
de la journée à partir des fiches des collègues |
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BOUTIQUE
EN LIGNE |
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Résumé
des interventions - synthèse générale |
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Brochure
Fadben Paris |
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Bibliographie :
Médialog
L'enquête
Médiapro (Cafè n° 74)
InterCDI
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Remerciements :
M. Mongénie, proviseur du lycée Voltaire ainsi qu'au
personnel technique
Mme Beaucamps et les élèves de bac pro service du lycée Beaugrenelle
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Les organisateurs de cette journée
des 3 académies :
pour Créteil : Lucie Bitoun - Francois Daveau - Beatrice
Hazan - Francoise Julien - Sophie Levassor
pour Versailles : Christophe Brel
- Vassilia Margaria - Myriam Waze
pour Paris : Catherine Collet -
Martine Ernoult - Elisabeth Himon - Gérald Maufroy & Philippe webmestre
PS
: Tous les organisateurs de cette journée Fadben interacadémique
(Créteil - Paris -Versailles) tiennent à remercier celles
et ceux qui ont, par leur présence, manifesté l'intérêt qu'ils portaient
à ces conférences. Nous envisageons d'organiser de nouveau, vu
son succès, une prochaine manifestation dans deux ans ou sous la forme
d'une demi journée annuelle. N'hésitez-pas à prendre contact
avec vos représentants de la Fadben dans votre académie
pour apporter vos idées ou votre contribution à l'organisation
de ces rencontres. Merci de nouveau et à bientôt,...
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